Magic Marvelous Myanmar

In the mean time, while the jury is reading and reviewing all the 1000+ applications they received, I post here the wanderlust text I wrote for the SWISS Explorer contest (Download a formatted pdf version). As soon as my video will be activated on the SWISS Explorer website, I’ll let you know, since I’m sure you will like it. As you will notice this text is inspired by my previous post in French about Myanmar and was shorten to fit the contest’s rule.

Lever de soleil sur BaganMyanmar! What a marvelous place! Thousands of Buddhas are living there surrounded by an uncountable amount of golden stūpas! In this region of the world, modernity and local cultures mix together in a deep respect of Buddhist traditions. Thus many monks surf the web on their smartphones using the free wireless connexion provided in the Shwedagon Pagoda in Yangon, surely the most impressive one of the country with its hundreds of golden roofs. Since the lifting of western embargo, automatic transfer machines have flourished all around, even in worship places of the biggest cities. Nowadays, Myanmar counts more than 700’000 monks, about twice the number of annual foreigner visitors, so the traveler get rapidly used to see buses filled with purple and red tunics instead of Japaneses cameras. Of all the country’s odds surprising the traveler, the most obvious are the bloody red Burmese smiles caused by the continuous chewing of Betel – a strong psychoactive made of areca nuts and betel leafs. In Myanmar, most of the people still wear the traditional longy — a cylindrical piece of cloth attached at the waist in different ways for men and women. But, even the young girls, who adopted jeans and t-shirts, still cover roughly, like tribal art, their cheeks with thanakha – the local wood based solar cream.

The most special place of this unexpected country is definitely Bagan. Bagan, this city, many times capital of the Burmese kingdoms, inspires visitors since hundreds of years. Marco Polo should have said about that it as a « gilded city alive with tinkling bells and the swishing sounds of monks’ robes ». Impossible to render in words even a tiny glimpse of the Bagan’s magnificence: thousands of stūpas and even more Buddhas keep the visitor under charm for days. At the sunrise, dozens of stūpas and temples coming straight from fairy tales are emerging at the horizon like the puppets of a shadow play. Slowly, the Sun’s rays sweep delicately the morning mist in which are floating mysteriously the stūpas. To conclude this magical show of the nature in a fireworks, many balloons fly graciously over this marvelous landscape. The visitor who have had the chance to see this spectacular play of the Sun will never forget it.

Myanmar, this mysterious country, still ignored by tourists, is like a bubble outside of modern times where the Buddhist beliefs are felt as well in the honesty of its population as in its landscapes decorated magnificently from East to West and North to South by Buddhas images and golden stūpas. I could only suggest you to add on our list of things to do: « Discover Myanmar ».

People 125 contre le Yéti

Texte invité par Yves

On a tous entendu parler du yéti, l’abominable homme des neiges, une créature légendaire supposée hanter les vallées de l’Himalaya. Les théories sur l’origine de cette légende sont multiples. Plusieurs témoins ont rapporté avoir rencontré une sorte d’hominidé, d’une taille d’environ 2m, poilu, ressemblant à un gorille [1]. Un rapport scientifique a récemment fait état de la découverte de poils qui pourraient provenir d’un plantigrade issu du croisement d’un ours blanc avec un ours brun [2]. Randall du site web scientifique XKCD tend quant à lui à exclure l’existence du yéti. Son argumentation repose sur l’observation qu’une existence éventuelle aurait dû être prouvée par une photographie avec une très grande certitude, sachant qu’à l’heure actuelle, environ 99,9% de la population mondiale porte constamment un appareil électronique capable de prendre des photographies [3].

En l’état actuel de nos connaissances, une rencontre avec un yéti semblait donc improbable, c’est pourtant ce qui nous est arrivé à Lara, Jürg, François et moi, autrement dit les fameux « People 125 », le lundi 21 octobre 2013 lors de notre trek sur le circuit des Annapurnas au Népal. Aux alentours de 15h ce jour-là, nous étions en chemin entre Chame et Bharantang lorsque s’est présenté un embranchement du sentier mal répertorié sur notre carte. Comme mes compagnons étaient fatigués, j’ai pris la décision de partir seul courageusement, ou peut-être inconsciemment si on considère la suite des événements, en reconnaissance de cet éventuel itinéraire alternatif. Après m’être enfoncé d’une cinquantaine de mètres dans le sous-bois qui bordait l’itinéraire principal, j’ai soudain vu des buissons frémir. Interloqué, je me suis approché afin d’investiguer l’origine de cette agitation. C’est alors qu’a surgi un yéti, qui s’est sauvagement rué vers moi. Jamais je n’oublierai son regard farouche, sa tête de gorille, ses rugissement assourdissants, ses poils hirsutes, ses dents acérées, l’odeur âcre de sa respiration, l’impression que le sol tremblait sous son poids. J’étais pétrifié par la terreur. Malgré sa masse imposante, en quelques pas il m’avait rejoint, et d’un coup du revers de la main, j’étais jeté au sol. Curieusement, sa main m’a laissé un souvenir marquant (au sens figuré en plus du douloureux sens propre) par le fait qu’elle m’était étrangement familière. Je rejoins alors les témoins qui parlent d’hominidés.

Le yéti
Photographie du spécimen de Yéti rencontré lors du tour des Annapurnas. Photographe lara.

J’étais donc à terre, et j’ai tenté d’alerter mes compagnons, mais un nouveau coup m’a assomé et mis un terme à mes cris d’alarme. Quand j’ai finalement repris connaissance, le yéti était engagé dans une sorte de duel de hurlements avec mes camarades. Bizarrement, il semblait effrayé, certainement à cause du peu de rencontres qu’il a dû avoir avec des humains. J’ai su saisir ma chance, je me suis levé d’un bond et j’ai couru aussi vite que possible vers le chemin principal. J’ai pu rejoindre mes amis, mais le temps que je me retourne, le yéti avait disparu.

Nous avons immédiatement décidé d’entreprendre une traque afin d’en apprendre plus sur ce spécimen. Malheureusement, il n’a laissé que peu de traces exploitables qui n’ont pas permis de le retrouver, ainsi les quelques photographies que nous avons prises (dont celle reproduite ici) constituent l’unique preuve de notre rencontre avec un abominable homme des neiges.

Après cette terrifiante expérience, nous sommes partagés quant aux actions futures à entreprendre. Dans l’intérêt de la science, il faudrait évidemment monter une expédition pour tenter de retrouver le yéti, maintenant que son existence est avérée et sa position approximativement connue. Toutefois, d’un point de vue éthique, il n’est certainement pas justifié de tenter de le capturer, et ce d’autant plus qu’il semble être un primate. Finalement, c’est le bon sens qui a motivé notre décision finale: tenter de capturer une sorte de gorille de 250kg clairement violent sur un terrain aussi inhospitalier que l’Himalaya est définitivement plus dangereux que récupérer d’un trek à Katmandou en buvant des bières avec des potes et en traînant dans des boulangeries pour les Z’nüni et les Z’vieri (c’est ça de partir en voyage avec un Suisse-Allemand) et en général les Z’k-i, k ∈ {0,1,2,3,…,23} (et c’est ça de partir en voyage avec un physicien-mathématicien), même si les chili momos te démontent la face plus violemment qu’une baffe de yéti!

[1] Reinhold Messner, « My quest for the Yeti: confronting the Himalayas’ deepest mystery »
[2] Bryan Sykes, unpublished results
[3] xkcd.com/1235

L’Horloge Humaine

Transporté par des impératifs professionnels pour une simple journée à Paris, je me retrouve à la fin de celle-ci avec un peu plus d’une heure avant mon train de retour. Je tente donc de voir quelque chose de la ville des Lumières dans un stress probablement habituel aux hommes d’affaires. Je  doute cependant que ceux-ce ne prennent ne serait-ce qu’un instant pour lever les yeux de leurs bilans journaliers et de leur agendas débordants.

Horloge Paris

Dans les couloirs du métro disparaissant dans toutes les directions courent les badauds accrochés aux aiguilles de leur montre. Ils ressemblent étrangement au lapin d’Alice Aux Pays des Merveilles. J’en suis quelques-uns et me retrouve noyé dans la masse. « Serais-je devenu Alice ? » Un instant je me sens gigantesque, partie intégrante de ce fatras qu’est la vie en ville; pourtant je ne suis qu’une cellule de cet organisme. L’instant d’après, j’ai le sentiments d’être minuscule, insignifiant dans cette marée d’êtres se déplaçant chaotiquement dans les couloirs labyrinthiques des transports en commun. « Définitivement, je suis Alice. » Je me retrouve à suivre frénétiquement les flèches indiquant la direction visée, comme si j’étais à la recherche de la porte qui me mènerait à un autre monde.

Aux gré de mes déplacement, je me retrouve tout à coup au cœur d’une horloge géante avalant tranquillement les passants suspendus au temps. Leurs pas, nos pas résonnent dans les escaliers en colimaçon tel le bruit mécanique de cette horloge. Pourtant chaque personne n’est qu’un infime grain de sable de ce merveilleux sablier humain. Je suis entraîné vers le bas de l’escalier avec la foule hypnotisée par les secondes qui s’égrainent.

Une fois à proximité des aiguilles, symbolisées par des lampes de différentes couleurs intégrées dans le sol, je me joue de celles-ci. Depuis le centre du cadran, j’observe l’espace d’un instant les aiguilles distribuer paisiblement les gens pressés dans les différentes bouches de métro. En levant la tête je découvre l’ampleur de la mécanique m’englobant : un flot d’humains s’écoule par les différents escaliers haut de plusieurs étages. À gauche, à droite, en haut, partout ! Le fourmillement m’entourant me donne le tournis. Je me surprends à espérer m’affranchir de ce mécanisme et pouvoir ignorer les aiguilles menaçantes… mais trop tard, ma main glisse dans ma poche pour attraper ma montre. Me voilà à nouveau un simple grain de sable en mouvement pour aller prendre mon train. Je n’ai pas l’impression d’être sorti de mon rêve… vite ! Je vais être en retard pour le thé !

Horloge, CC-BY-SA-NC Mamsuco est absent et sans pc (Flickr)

Mobilisation Générale

Le soldat, paquetage complet au dos, marchait d’un pas grave pour rejoindre son point de rassemblement en pensant que jamais durant son école de recrue, il n’aurait imaginé se retrouver devant une telle situation. Autour de lui, quelques dizaines d’hommes, venant de tous les coins du pays, se dirigeaient au même endroit. À peine arrivé, le voilà déjà en train de toucher son matériel personnel : tenue de camouflage, veste d’hiver, combinaison de protection chimique intégrale, et, bien entendu, une ration de survie. Tout cet équipement lui servira lors de sa rencontre avec l’Ennemi. Sur la place d’arme, flotait un drapeau rouge à croix blanche, rappelant aux hommes pourquoi ils étaient venus aujourd’hui, au-dessous de celui-ci retentissaient les ordres des différents officiers. Dans un semblant d’ennuis, la section d’une vingtaine d’hommes, à laquelle appartenait désormais le soldat, contrôlait consciencieusement les paquetages selon les indications de leur supérieur hiérarchique. Chaque homme se souvenait déjà péniblement, que le jour d’avant, il était encore à son poste d’ingénieur, de technicien, d’informaticien, ou alors assis à l’université pour continuer sa formation. Tous pensaient également à leurs familles et amis restés fidèlement à leur poste pour maintenir l’économie du pays en place en ces difficiles jours, mais voilà, ils avaient été mobilisés et avaient obéis aux ordres de marche. Un peu plus tard, alors que le nombre d’hommes sur la place avait considérablement augmenté avec les derniers arrivants, on fit se rassembler les quelques centaines de soldats. La compagnie écoutait maintenant attentivement le discours d’encouragement du chef de leur unité. On leur parlait de la volonté et de l’engagement dont ils allaient devoir faire preuve devant l’Ennemi, de la solidarité nécessaire pour aider leurs camarades, s’il devait arriver quelque chose de tragique, de la confiance que l’on mettait en eux et qu’ils devaient posséder, et, tel un jour de jugement dernier, on leurs parlait de religion et de purgatoire. La suite de la journée fût occupée par la préparation pour l’arrivée prochaine de l’Ennemi; tout devait être prêt pour l’accueillir de la meilleure façon. Rien n’était laissé au hasard, on s’assura que chaque homme avait son matériel paré à toutes éventualités, qu’il en connaissait chaque pièce, et était capable de s’en servir. Le nuit tombée, pour motiver les troupes, on leur servit un plat sortant de l’ordinaire pour un cadre militaire : une fondue. Celle-ci représentait le symbole de leurs valeurs communes, celles qu’ils devraient défendre devant l’Ennemi. Autour de la conviviale fondue, les hommes oublièrent, pour quelques instants la situation dans laquelle ils se trouvaient, et ils discutèrent à vives voix de leur vie d’avant. Suite à ce dernier repas, partagé telle la Sainte Cène, les sections se rendirent dans leur cantonnement respectif pour y passer la nuit. Cinq heure, diane : le sergent major, avec la précision d’un coucou suisse, poussa énergiquement les portes des chambres et y alluma les lumières pour réveiller les hommes encore profondément assoupis. La nuit fût courte, mais les préparatifs pour être en mesure de recevoir au mieux l’Ennemi étaient encore nombreux. Dans la fraîcheur matinale, les soldats, en rang par deux, se rendirent dans un autre bâtiment pour prendre rapidement leur petit déjeuner. Un peu plus tard, sur la place d’arme, le soldat prit un instant pour observer l’horizon, où, pointaient les silhouettes des majestueuses montagnes, sur lequelles les rayons de soleil, tels des pinceaux d’artiste, mélangeaient leurs couleurs rouges orangées sur les nuages déjà bien présents dans le ciel. La compagnie s’entraîna et se prépara sans relâche toute la matinée, les hommes savaient que l’Ennemi allait arriver d’un moment à l’autre. La tension ambiante était matérialisée par le ciel, qui devenait de plus en plus menaçant; l’épaisse couche de nuages qui s’était formée s’abaissait progressivement, masquant complètement l’horizon. Le vent s’était aussi levé, soulevant au passage, la multitude de feuilles mortes jonchant le sol. La nature semblaient signaler aux hommes que la fin était proche. Une fois le casse-croûte de midi dévoré, les ultimes recommandations tombaient, pour s’assurer qu’ils étaient bien prêt pour affronter l’Ennemi on fit encore répéter aux soldats machinalement tous les gestes enseignés. Quelques problèmes minimes furent encore réglés dans le seul bruit métallique de soldats courant avec tout leur équipement de guerre. Soudain, les dernières nouvelles arrivèrent : l’Ennemi avait atteint les portes, on aligna donc les soldats inquiets qui tentaient de se souvenir de tous les détails appris. Le ciel était prêt à s’effondrer sur les casques des soldats; la tension était à son comble. Désormais, ils voyaient l’Ennemi. L’Ordre fusa :  Compagnie, GARDE À VOUS ! puis, le Divisionnaire inspecta la troupe durant une petite dizaine de minutes, qui parurent une éternité pour les hommes qui n’étaient plus habitués à une telle position inconfortable. Comme pour clore la scène, un rideau de pluie descendit sur la place d’arme.  Compagnie, REPOS ! ordonna le capitaine, mettant fin au spectacle.  »Toutes ressemblances avec des faits et des personnes réels pourraient ne pas être entièrement fortuites »

Une belle journée en perspective…

Comme à mon habitude, après avoir pris une bonne douche chaude pour me réveiller, je vais prendre mon petit déjeuner. Mes pensées sont déjà captivées par les activités à venir, il faut dire qu’une journée bien remplie m’attend. Une fois mon casse-croûte matinal terminé, je contrôle que mon sac-à-dos contient tout le matériel nécessaire, j’enfile mes chaussures et attrape ma veste. En effet, après un été aussi orageux que celui-ci, on devient prudent; même si aujourd’hui le soleil illumine le ciel bleu profond du début de matinée, il se pourrait bien que la pluie fasse son apparition avant que l’on ait eu le temps de s’en rendre compte.

Une fois paré, je sors de chez moi appréciant les premiers rayons de soleil de cette radieuse journée. Après avoir longé sur trois cents mètres la petite route résidentielle de mon quartier, je bifurque sur ma droite pour m’engager sur le sentier pédestre qui me conduira au but de ma petite excursion. Ce modeste chemin caillouteux débute avec une côte assez raide, de quoi se mettre en jambes pour la suite du trajet. Ensuite, celui-ci borde quelques prés, où dorment encore les moutons, bien à l’abri des quelques arbres fruitiers qui semblent avoir été abandonnés depuis plus d’une décennie. Un peu plus haut, je remarque que les vaches paissent déjà à l’orée de la forêt. Me voilà déjà entouré par les premiers arbres, la rosée matinale commence à s’évaporer laissant apparaître, au loin, une légère brume dans la forêt. Un peu plus tard, j’aperçois le petit torrent qui, par l’absence de pluie au jour précédent, semble d’un bien maigre débit. Mon chemin borde ce cours d’eau sur une bonne distance, pour enfin arriver à un pont enjambant celui-ci à la hauteur d’une petite gorge de quelques mètres de haut. Je n’ai pas le temps de m’en rendre compte, mais j’atteins déjà la lisière de la forêt, et aperçois au loin le but de ma balade.

Une poignée de minutes plus tard, j’ouvre mon sac pour y prendre les affaires que j’avais soigneusement préparées avant de partir, et m’assied tranquillement à ma place habituelle, qui va le rester pour la suite de la journée. Me voilà, comme à mon habitude, dans la bibliothèque de chimie à l’École Polytechnique Fédérale de Zurich, pour y préparer mes derniers examens.