De l’intérêt des licences libres

Shrimps at the marketDepuis bien longtemps, je suis un fervent utilisateur et promoteur des licences libres que ce soit pour mes bouts de codes, mes photos et mon blog. J’utilise aussi volontiers des images en licence Creative Commons dans mes présentations pour illustrer mes propos et tous les programmes informatiques que j’utilise sont des logiciels libres. Ce matin, je suis tombé sur une de mes photographies de voyage réutilisée pour illustrer les controverses liées à la pêche des crevettes. En faisant une petite recherche sur le net, j’ai trouvé plusieurs photos illustrant divers articles dont un sur l’éducation dans les zones rurales en Amérique Latine, un sur les codes culturels lors de repas en Thaïlande, et un sur le site d’une agence de Trekking au Népal, ainsi qu’une page de projet d’un logiciel libre.

Qu’est-ce que j’en retire ? De la satisfaction que mon travail soit vu et utilisé, des vues supplémentaires sur mes productions, mais surtout l’impression d’avoir contribué à mon tour à ce système d’échange et de partage libre et légal dont nous bénéficions tous les jours. En effet, qui ne cherche pas une information sur Wikipédia de temps en temps ? N’utilise (sans le savoir peut-être) des logiciels libres ? Ou, réutilise une image prise sur le net (malheureusement souvent sans vérifier la légitimité de la réutilisation et sans en citer la source) ?

Pourquoi ne pas mettre un droit d’auteur contraignant et monétiser mes productions ? Je vous retourne la question: combien d’entre-vous aurait été prêts à payer pour lire mes articles ? Combien paient pour l’utilisation des images piochées sur le net ? Très peu probablement. De toutes façons, j’aurais écrit et fait des photos lors mon voyage alors autant les partager en ligne et obtenir la satisfaction d’avoir un public. Je paie bien sûr le coût de production (mon temps, mes trajets, mon appareil photo et mon ordinateur), mais je l’aurais quand même fait pour moi et le coût de partage, une fois en ligne, est négligeable ou nul. Si je résonne un peu plus loin, on se rend compte que pour le partage de mes photos on est en pleine théorie des jeux en présence d’un dilemme du prisonnier, peut-être un peu biaisé puisque je sais que d’autres ont déjà collaborés et que j’ai déjà profité de leur partage. L’intérêt général est maximisé lorsque tout le monde collabore alors que si l’on optait tous pour le choix de l’option « vente  », on serait tous perdant.

J’en profite pour vous rappeler qu’en faisant une recherche de photos sur Flickr vous pouvez choisir de ne voir que les photos sous licences libres Creative Commons (sous le bandeau du haut après avoir tapé un mot de recherche). Bon partage !

Les articles en questions ci-dessus :

De l’économie des hiboucs

Changement de sujet! Je vous présente un petit coup de gueule sous forme de petit cours d’économie numérique pour les nuls (et surtout pour les vendeurs de livres en ligne) que j’ai ruminé à chaque fois que j’ai voulu m’acheter un nouveau livre électronique durant mon voyage.

Les hiboucs (plus souvent nommés ebooks ou livres électroniques) sont simplement des livres dématérialisés. Je n’entrais pas dans le débat sur l’intérét du grain du papier de certains amateurs de livres, car tout comme pour la musique et les vinyls, il existe et existera toujours des amoureux de l’objet en lui-même, mais ce n’est pas où je veux en venir.

ebook-tribehutD’un point de vue social et culturel, personne, même Monsieur Fnac dans son livre La Gratuité c’est du vol, ne doute de l’intérêt général que chacun ait accès à l’information et à la culture – même si là, la définition de celle-ci peut diverger. Les hiboucs ne contiennent donc que le texte sous forme électronique. Or, la fonction première des ordinateurs et de tous les appareils électroniques et de faire des copies, de transférer et d’afficher de l’information électronique. Nous possédons en plus de cela un outil fantastique, dont les penseurs du Siècle des Lumières n’auraient pas pu rêver : L’Internet. Toutes ces machines à copier sont, en effet, reliées entres elles par Le Réseau et peuvent donc potentiellement accéder à tout ce qui est mis en ligne. Tous les nouveaux livres et probablement une grande partie des anciens livres, ainsi que toutes leurs traductions, existent en version dématérialisée sur au moins un ordinateur. Ainsi, si on le souhaiterait, chacune de ces versions pourrait être accessible à toutes les autres machines du réseau et donc immédiatement à un nombre incroyable de lecteurs. La copie d’un livre d’une machine à l’autre a un coût économique quasiment nul et est techniquement basique du moment où il existe déjà une multitude de magasins électroniques dans lesquels il suffirait de déposer la première copie du livre.

Pourtant, tout n’est pas pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. Les maisons d’édition datant du siècle passé continuent de penser analogiquement qu’un hibouc est — ou, pour les plus évoluées, devrait être — l’équivalent pur et dur d’une copie papier. Or, la version papier d’un livre est un bien rival : je ne peux pas lire le livre si je vous le prête. Ainsi, des sommes d’argent considérables sont investies dans des moyens techniques, inefficaces pour la pluspart, pour raréfier et contrôler les versions électroniques. Ces sommes sont probablement bien plus importantes que celle qui seraient nécessaires à mettre à disposition tous les anciens livres et leur traductions. Continuons ce petit cours d’économie numérique, si il est possible de mettre en ligne un nombre gigantesque de livre pour une clientèle équivalente à la population connectée au réseau, nous pouvons ainsi facilement générer des revenus colossaux. Imaginez les revenus potentiels, s’il y a pour chaque édition de livre une petite centaine de lecteurs prêts à payer quelques dollars pour y accéder ! C’est ce que les économistes appellent la longue traîne. Dans la version matérielle ceci est plus dur, puisqu’il faut disposer d’une bibliothèque gigantesque avec tous les livres dans toutes les versions avec les coûts et les difficultés de distribution qui s’en suivent.[1] La demande cumulée pour les livres niches pourrait même dépasser la demande totale des bestsellers et donc être plus rentable que ces derniers. Oublions la loi classiques et désuète de Pareto qui dit que seul une production sur cinq sera rentable, surtout si le coût de mise en ligne est plus bas que de procéder à une analyse de marché. Passons du monde de la rareté à celui de l’abondance que nous offre la capacité de copie des machines de notre fabuleux réseau.

Pour résumé, il est possible et facile techniquement de mettre à disposition TOUS les livres dans TOUTES les langues à disposition sur le réseau et ainsi offrir un accès incroyable à la culture et à l’information à tout un chacun.[2] Et oui, je suis convaincu que les lecteurs sont prêts à payer un prix équitable, donc moindre que la version papier, pour un accès facile, direct, de qualité et sans verrou à sa lecture. Et, je ne doute pas que si l’accès légal et payant est plus aisé et plus rapide que de passer par la recherche sur des réseaux de distribution parallèle, l’énorme majorité passera par la caisse. Au lieu de cela, voilà la situation actuelle lorsque vous voulez acheter légalement un hibouc :

eBookMall: Bummer! Unfortunately, this eBook is not available to be purchased from your location. Some book publishers restrict sales of their eBooks to specific countries and territories. We’re sorry that you weren’t able to purchase this one, but please continue shopping for other eBooks.

Fnac: Titre non vendable dans votre zone géographique

mitpress-ebooks: eBooks purchased from this site are not available as downloadable PDFs and are not compatible with eReaders such as Nook or Android Smart Phones that are less than 7 inch in Screen size(height). Android App can be sideloaded on Kindle Fire- Instructions can be found here

Thalia.ch: HINWEIS: Dieses eBook kann aus rechtlichen Gründen nur mit Rechnungsadresse in D, A, CH ausgeliefert werden.

Google: Sorry! Books on Google Play is not available in your country yet. We’re working to bring the content you love to more countries as quickly as possible. Please check back again soon.

Barns&Noble (Nook): We’re sorry, but this product is only available within the U.S.

Books a Million: This item is available only to U.S. billing addresses.

Tout ce que j’ai dis pour les livres est également vrai pour chaque morceau de musique, chaque article de presse, chaque film. J’ai un rêve que demain je pourrai lire n’importe quel livre dans n’importe quelle langue… et je suis même prêt à payer pour ce service. En attendant, je continuerai à contourner les limitations techniques et l’absence d’approvisionnement par les réseaux parallèles… Et si les grands éditeurs prétendent que la piraterie (mot utilisé à tort au fait… car je ne crois pas que l’internaute moyen procède par attaque armée pour obtenir ce qu’il veut) sape leurs revenus, je pense plutôt que c’est leur incompréhension des possibilités offertes par les nouvelles technologies qui en sont responsables. Je les encourage donc à lire L’Age du Peer ou The Long Tail de Chris Anderson qui nous dit si bien :

Le marché potentiel des livre pourrait être doubler, si seulement on sortait de l’économie de la rareté.

[1] Et pourtant, c’est le modèle de fonctionnement de Amazon, donc même dans l’économie matérielle la longue traîne fonctionne.
[2] Bien entendu, il reste encore beaucoup de monde à connecter au réseau, mais cela s’accélère et la distance moyenne à une machine connectée au réseau même dans les pays en voie de développement se réduit de jour en jour.

Photo ebooks et tablettes CC-BY-SA par Zak Mensah tribehut, Flickr

Libérez Tolino !

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Je continue dans ma série sur notre droit inaliénable de posséder intégralement les objets et les données que l’on achète. J’ai opté récemment pour l’achat d’une liseuse à encre électronique (e-ink) : Le Tolino Shine. Sa principale force est de lire un large éventail des formats de livres électronique (y compris ceux grevés d’une protection numérique). Il a également un retro éclairage pour pouvoir lire la nuit. En plus, Le Tolino tourne sous Android/Linux et a une carte wifi. La finissions était à mon goût meilleure que le Cybook Odyssey qui a les même caractéristiques techniques.*

Toutefois, rien n’était accessible depuis l’interface verrouillée par le fabriquant pour activer ADB et pour prendre le contrôle intégral du système. Mais voilà, c’est (déjà) chose faite, un hacker allemand a trouvé le moyen d’obtenir les accès root sans ouvrir le Tolino. Et c’est très simple, voilà comment devenir le maître (root) de votre Tolino :

  1. Téléchargez l’image de recovery modifiée
  2. Copiez l’image sur une carte externe en la renommant recovery.img
  3. N’oubliez pas de faire un ‘sync’ (ou d’éjecter correctement la carte) et de vérifiez la somme MD5 (12b632ccda3d5ad0bee4b04606d6bf5b)
  4. Introduisez la carte dans le Tolino allumé
  5. Patientez sagement sans rien faire jusqu’à ce que le Tolino s’arrête (le processus se passe en arrière plan, aucune indication n’est visible.)
  6. Démarrez le Tolino en mode recovery en pressant sur la touche Home et Power
  7. Ajoutez le code revendeur 0x1f85 dans ~/.android/adb_usb.ini
  8. Lancez adb start-server, puis adb devices

Et voilà, adb shell tourne avec les droits root sur votre Tolino: à vous la liberté absolue. Il est ainsi possible d’ajouter le Google Play Store et plein d’applications Android. Toutefois attention, le petit Tolino peut vite saturer… ce n’est pas un dual cœur comme les téléphones portable de nos jours.

Plus de lecture sur le sujet:

Au passage, on notera qu’à l’intérieur du Tolino se cache une carte micro SD de 4Go, donc potentiellement échangeable pour augmenter la mémoire totale de la petite boîte.

* A souligner: le Cybook a une longueur d’avance sur le Tolino, pusique son code source est disponible sous GPL.

Le droit de lire ?

Ou comment, j’ai passé ma soirée à essayer d’ouvir un livre…

Voilà, j’ai acheté une liseuse électronique. Je l’ai choisie pour la qualité de sa finission, l’écran rétro-éclairé, mais surtout pour le fait qu’elle supporte un grand nombre de formats de fichiers et qu’elle n’est pas liée à un revendeur particulier comme le Kindle d’Amazon ou le Kobo de La Fnac. Je m’empresse donc d’acheter un livre électronique au format ePub. Le premier déboire auquel je m’expose est qu’il est impossible de l’acheter sur un site français avec une adresse postale en Suisse. A l’époque d’Internet, j’ai toujours de la peine à comprendre ce genre de limitation géographique, mais passons. J’arrive finalement par le bias du revendeur suisse à obtenir le fichier du livre. Mais tout ce que j’obtiens  est un fichier illisible car menotté numériquement par le gestionnaire de droits d’Adobe.

RADlLe résultat sera que pour pouvoir lire mon livre acheté légalement sur ma liseuse personnelle, j’ai dû contourner les protections numériques de celui-ci. Or, voilà ce que dit la loi suisse à ce sujet:

Art. 39a, alinéa 1 Il est interdit de contourner les mesures techniques efficaces servant à la protection des œuvres et d’autres objets protégés.

Toutefois, une clause de sauvegarde fait heureusement que je ne suis pas punissable :

Art. 39a, alinéa 4 L’interdiction de contourner ne peut pas frapper celui qui contourne une mesure technique efficace exclusivement dans le but de procéder à une utilisation licite.

Je pense toutefois que le consommateur est fortement lésé par ces menottes numériques, j’ai bien failli perdre l’argent mis pour l’achat de ce livre, alors que si je l’avais simplement téléchargé illégalement sur un serveur de partage de fichiers, je n’aurais pas eu à lutter pour le déverrouiller… J’encourage donc les éditeurs et revendeurs de fournir des fichiers sans protection numérique. Les consommateurs sont prêts à payer pour avoir accès rapidement et facilement au contenu qu’ils désirent, mais si vous ne les respectez pas et que vous entravez l’utilisation des fichiers acquis légalement, il y a de forte chance que les prochaines fois ils ne passent pas par votre canal de diffusion.

A ce sujet :

 

Pas Jolie Jolie…

Ces derniers jours, la presse people nous a parlé à coup de gros titre de l’ablation des seins de madame Jolie pour palier à un risque très élevé d’une forme rare de cancer du sein (touchant 0.2% des femmes). Je trouve touchant qu’on s’intéresse à la féminité de madame, sous prétexte qu’elle est connue. Ce que pourtant trop peu de journaux révèlent est bien plus préoccupant: l’ADN de madame ne lui appartient pas! En effet, il y a plus d’une dizaine d’année, Myriad Genetics a obtenu un brevet au USA sur les mutations BRCA 1 et 2 (pour BRest CAncer) du chromosome humain numéro 17.300px-brca1_en2_wikipedia_cc

Cette entreprise américaine a en effet découvert la corrélation entre cette mutation et le cancer du sein. Toutefois notons au passage que cette découverte a été faite en collaboration avec une université financée en bonne partie par le secteur public. Pourtant Myriad a pu durant des années vendre à des prix exorbitants des tests détection de ce risque de cancer. Les frais imposés par Myriad sur ces tests coûtent, aujourd’hui, environ 10’000 fois plus cher que le coût effectif de séquençage de deux gènes. L’argument des avocats de Myriad qui devront à nouveau défendre ce brevet devant la cour Fédéral des États Unis est que l’ADN isolé n’est pas le même que l’ADN naturel ce qui leur donneraient le droit de détenir un brevet. Mais, à aucun moment, Myriad n’a démontré une invention nouvelle et leur brevet n’a été utilisé que pour maximiser leur profit. À mon avis, les enjeux éthiques sont bien trop important, surtout dans le domaines de la santé, pour que quelqu’un puisse posséder un brevet sur un gêne.

me_218_coldvirus-640x199(♡ 2013 Mimi and Eunice)

Probablement que dans quelques années, les citoyens lambdas seront poursuivit par ce genre d’entreprise de Biotech pour avoir séquencé eux-même leur génome avec des kits «Do-it-yourself genetic testing». tout comme on pourchasse de nos jours les personnes possédant des copies de fichiers audiovisuels.

Plus d’informations:

 

Chromosome 17, CC-BY-SA Kuebi, Wikipédia

De l’utilité des brevets

Tous à vos tournevis ! Cherchez les touches « Page Up » (PgUp) et « Page Down » (PgDn) et retirez les immédiatement de votre clavier ! Pourquoi faire cela ? Et bien même si, par l’intermédiaire de différents programmes, vous utilisez les fonctions de ses touches depuis longtemps, et que celles-ci existent depuis plus de 25 ans, Microsoft vient d’en breveter l’usage il y a moins de 15 jours. Je vous l’accorde, la formulation de ce brevet est un peu plus compliquée que cela. Cependant, il en résulte une aberration, car même si personne n’avait déposé de brevet pour la fonction décrite par le géant de Redmond, je suis convaincu qu’au moins un programme n’appartenant pas à Microsoft utilise celle-ci. Doit-on en conclure que pour s’assurer que personne ne s’octroiera, voire ne bloquera l’implémentation d’une idée, il faut absolument la breveter ? Le but promut par les offices de brevets pour justifier celle-ci n’est-il pas de favoriser la recherche de nouvelles idées ? En tout cas, nous voyons, une fois de plus, où mène une politique très souple en matière de brevet. Il suffit d’avoir beaucoup d’argent et de bons avocats pour formuler des demandes de brevets assez compliquées et tout peut être breveté; même des choses qui existent depuis la nuit des temps : par exemple le brevet pour la roue a été déposée en 2001 par un australien !

Billet édité : l’anglicisme patente, patenté, … remplacé par bervet, breveté.

Un joyeux non-anniversaire

Saviez-vous que si vous chantez une oeuvre protégée :
…sur une place ouverte au publique
…ou devant un nombre de personnes qui ne sont pas de votre famille ou des amis proches
vous avez participé à une reproduction lyrique d’une oeuvre en public ?
Saviez-vous qu’une reproduction lyrique en publique sans autorisation est une violation du droit d’auteur ?

Saviez-vous également que la chanson “Happy Brithday” est protégée par le droit d’auteur et que les droits sont actuellement possédés par Time Warner ?

La mélodie d’”Happy Birthday” a été écrite par deux soeurs du Kentucky, Mildred J. Hill et Patty Smith Hill. La chanson s’appellait “Good Morning to All”, mais la mélodie est déjà reconnaissable. La chanson a été publiée pour la première fois en 1893 dans le livre “Song Stories” pour l’école enfantine. Depuis lors, la mélodie est entrée dans le domaine public, il est donc autorisé de la siffloter en public sans autorisation.
Tandis que l’auteur original des paroles de “Happy Birthday” n’est pas connu exactement, elles ont été reproduites en plusieurs endroits avant que Jessica Hill (une autre des soeurs Hill) puisse démontrer l’indéniable similarité entre “Good Morning to All” et “Happy Birthday” et ainsi s’octroyer les droits sur cette chanson.

Travaillant avec la companie de diffusion “Clayton F. Summy”, Jessica Hill publia et protégea “Happy Birthday” en 1935. Alors que les droits d’auteurs auraient dûs expirer en 1991, ceux-ci on été prolongés à plusieurs reprises au cours du dernier quart du vingntième siècle, ainsi les droits pour “Happy Birthday” n’expireront au plus tôt qu’en 2030, s’ils ne sont pas rallongés.

La companie “Clayton F. Summy” n’est depuis ce temps plus indépendante, par une suite de rachat successif, les droits pour “Happy Birthday To You” sont secrètement en possession de “Time Warner”. Les droits de “Happy Birthday” sont licenciés et détenus par “ASCAP”, et la simple et courte chansonnette rapporte plus de 2mio$ annuel en royalties.

Pour plus d’informations sur l’histoire de la mélodie, des paroles, et du statut de ces droits, référez-vous à ces sources :

Chanter “Happy Birthday” en Suisse, est-ce vraiment une violation des droits d’auteur ?

Oui ! Selon le chapitre 2, art. 67, alinéa 1 f. et g. de la loi fédérale sur le droit d’auteur et les droits voisins.

Chapitre 2 Dispositions pénales18
Art. 67 Violation du droit d’auteur
1 Sur plainte du lésé, sera puni de l’emprisonnement pour un an au plus ou de l’amende quiconque aura, intentionnellement et sans droit:
[…]
f. proposé au public, aliéné ou, de quelque autre manière, mis en circulation des exemplaires d’une œuvre;
g. récité, représenté ou exécuté une œuvre, directement ou par n’importe quel procédé ou l’aura fait voir ou entendre en un lieu autre que celui où elle était présentée;

Pour en savoir plus : www.unhappybirthday.com
Photo du gateau CC NC-BY petit zozio.

(Article rétrodaté au 22 mars…)

Brevets logiciels : un dinosaure fait surface

ClamAV, une solution anti-virus libre, s’est vu assigner en justice par Trend Micro au prétexte de violer le brevet n°5623600 :

Un système pour détecter et éliminer les virus d’un réseau informatique contenant un serveur FTP pour le contrôle des transferts de fichiers et un serveur SMTP pour le contrôle des transferts de courriers électroniques à travers le système.

(Plus de détail sous Linuxfr)

Si on transpose un tel brevet dans un domaine plus concret, on pourrait obtenir à peu près cela :

Un système pour piéger et éradiquer les animaux nuisibles d’un champ ayant un système d’arrosage.

Donc fini les pièges pour les taupes, les blaireaux, ou autres, même un piège à chenilles serait interdit par un tel brevet (peut-être même les toiles d’araignées…), imaginez la dérive. Par chance, pour revenir aux brevets logiciels, ni l’Europe, ni la Suisse ne reconnaissent pour l’instant de tels brevets. Mais certains s’ingénient à vouloir introduire un tel système. Le risque pour l’industrie du logiciel est pourtant grand, en effet un brevet s’étend sur plusieurs années, alors que les évolutions aux niveaux informatiques se font dans un laps de temps beaucoup plus cours. Le seul perdant ne serait pas uniquement l’industrie, mais aussi le consommateur, car certaines nouvelles fonctionnalités ne pourraient simplement pas être implémentée à cause d’un brevet, il faudrait donc attendre que celui-ci soit échu. Les systèmes informatiques risqueraient donc d’évoluer beaucoup plus lentement avec ce genre de brevet. Pour avoir une idée des échelles de temps dont je parle, le brevet mentionné plus haut a été enregistré en 1995 ! Presque le Jurasique de l’informatique…

Je pense que les découvertes et l’innovation doivent être incitées par des mécanismes étatiques, mais ceux-ci ne devraient pas empêcher l’utilisation de celle-ci, mais juste la rétribuer de manière équitable durant un certain laps de temps. Peut-être, est-ce utopiste, mais en tout cas, le système de brevet permettant de mettre des bâtons dans les roues de tous concurrents ne favorise aucunement une progression au niveau global, mais uniquement une protection d’intérêts microéconomiques d’une entreprise parmis une foule d’acteurs économiques.

(Image CC-BY-NC-SA cap21photo)

Biopiratage, ou quand les pirates volent nos ancêtres.

Voilà un article sur le biopiratage à souligner dans Le Nouvelliste.

Je suis content que la presse en parle, car d’habitude nous entendons plutôt le terme de pirates pour les téléchargements de fichiers musicaux ou vidéos sur les bourses d’échanges par de simples individus. Ici, le piratage correspond à un acte, à mon avis, bien pire, puisque l’on spolie les connaissances de vielles civilisations. A l’image de celui qui a breveté des postures du Yoga.


Je crois donc que nos gouvernements devraient plutôt se soucier de ce genre de piratage que d’écrire des lois qui restreignent l’accès la la culture en interdisant le contournement des mesures de protection.

Image : CC-BY-SA Ioan Sameli

La connaissance et la culture sont-elles des biens propriétaires ou libres ?

Je voudrais vous inviter à lire une traduction du Framablog sur les raisons pour faire un don à Wikipédia. Peut-être faites vous déjà parties des utopistes pour qui la culture libre est un aperçu du monde idéal où les connaissances peuvent être utilisées, étudiées, modifiées, construites, distribuées et partagées sans restriction. Peut-être n’êtes vous pas (encore 🙂 convaincu… dans les deux cas, la lecture de ce billet du Framablog est vivement recommandée.

Bonne lecture