The Big Five for life

Inspiré par ma dernière lecture, j’ai envie de vous la partager. Comme certains le savent déjà, je n’ai pas l’habitude de lire des romans. Mes lectures se portent soit sur des livre de développement personnel ou alors à caractères scientifiques. Ces livres me permettent de mieux saisir notre manière de vivre et de réagir ou de mieux comprendre le monde qui nous entoure. Le livre dont je vais vous parler dans ce billet s’intitule « The Big Five For Life » (« Les cinq grands pour la vie »). Contrairement à d’autres livres de management ou de développement personnel, celui-ci est romancé ce qui rend sa lecture très agréable, tout en nous enseignant ses principes par l’exemple plutôt que théoriquement. Si vous comptez désormais le lire, ce que je vos recommande, mieux vaudra revenir ici plus tard, car ce qui suit est un résumé des enseignements les plus importants de celui-ci.

Toute l’histoire de ce livre tourne autour d’une question centrale, un peu déroutante : « Est-ce qu’aujourd’hui est une bonne journée pour votre musée ? » C’est par celle-ci que Thomas Derale interpelle Joe lors de leur première rencontre un bête lundi matin sur le quai du métro. Ce sera au fur et à mesure de leurs rencontres que Joe découvrira ce qui se cachait derrière cette question. Le musée dont parlait Thomas serait votre propre musée — celui qui révèlerait votre vie, mais non pas comme vous souhaiteriez la montrer aux autres, mais exactement comme vous la vivez. Si vous êtes toujours de mauvaise humeur, ou déprimé par ce que vous faites, cela apparaîtrait dans les photos illustrant ce musée spécial dont vous seriez, une fois votre vie terminée, le gardien ad eternum. Comment vivriez-vous si votre manière d’agir et votre humeur seraient conservées chaque jour pour remplir ce musée ? Prenez un instant pour visualiser votre musée jusqu’à aujourd’hui… satisfait ?

Thomas Derale est un caractère ultra-charismatique qui a su rester simple, malgré son succès en tant qu’entrepreneur. Il est à la tête d’un empire de quatorze entreprises employant des centaines de personnes. Il doit sa réussite à l’adéquation entre sa manière de vivre et le but de son existence. Il souhaitait donner aux gens l’opportunité de se réaliser et d’être elles-même en harmonie avec leur travail. Au sein de ses compagnies, il n’a donc engagé que des gens en accord avec le poste proposé et leur but personnel. Que verriez-vous, en effet, dans votre musée si votre vie n’était pas en accord avec votre but personnel de l’existence ? Probablement que celui-ci serait triste et noir. D’après Thomas, chacun d’entre-nous doit définir son propre but, il n’en existe pas un, identique pour chacun d’entre nous, il est personnel. Ce qu’il montre de manière excellente au travers d’exemples variés, mais pour cela je vous laisse vous plonger dans ce livre.

Joe va encore recevoir de Thomas un autre enseignement auquel se réfère le titre de ce livre. Les Big Five For Life – les cinq grands pour la vie — qui font écho au cinq grands animaux que l’on peut voir durant un safari dont Thomas était un fan. Si, lors d’un safari, vous ne voyez que trois de ces cinq animaux, celui-ci sera considéré comme moyen, quatre excellent et cinq parfait. D’après Thomas, en plus du but de l’existence, que l’on pourrait voir comme la manière de prendre le chemin, il demande à chacun de ses employés de définir les cinq choses qu’ils souhaiteraient atteindre ou avoir dans leur vie. Celles-ci seront comme des objectifs qui permettent de décider où aller. Pour s’assurer que chacun est en accord avec le but de son existence et ses big five, ses collaborateurs ont tous explicitement au dos de leur carte de visite leur big five ainsi que leur but personnel.

Les gens sont comblés de travailler pour Thomas puisque en accord avec leur but personnel et pouvant réaliser leurs big five. Les employés de Thomas sont donc plus motivés, plus efficaces, donc plus productifs. Ceux-ci sont aussi beaucoup moins sujet à quitter leur poste, ce qui augmente encore la productivité et réduit les coûts en évitant de devoir reformer continuellement de nouveaux collaborateurs. Pour Thomas, si les coûts plus l’effort engagé sont plus petits que les bénéfices attendus (C + E < B) cela vaut la peine de le faire. C’est cette recette qui a amené sa réussite.

Je vous invite donc à définir vos big five et votre but personnel et, peut-être, à les partager. De mon côté, j’y pense encore, mais voilà ce qui est passé par ma tête juste après cette lecture.

But de l’existence :

J’aimerais utiliser mon attrait et mes connaissances en science et dans les technologies de l’information pour la réalisation de projets innovants contribuant au bien commun.

Big five:

  •  Parler 6 langues couramment
  • Pratiquer du sport de manière adaptée à ma condition physique, si possible dans la Nature
  • Profiter du temps à disposition pour découvrir le monde et ses habitants
  • Contribuer à la communauté dans les domaines qui ont de la valeur à mes yeux
  • Vivre une relation de couple harmonieuse

« El Gringo » en Bolivie

Voilà ! Grande nouvelle? J’ai soumis mon dossier de candidature pour le poste de SWISS Explorer !

Making off Swiss Explorer
Making-off dans le café suisse de La Paz

Mon plus grand défit fût de monter mon premier film. Je me rend compte désormais de tout le travail réalisé en amont sur les prises de vues, les scènes et l’assemblage d’un film… d’à peine deux minutes. J’avoue qu’un trépied aurait été des plus utiles… mais ça sera pour une prochaine fois. Le plus grand problème que j’ai rencontré était de filmer dans un pays où les gens abhorrent les appareils photos par croyances et par incompréhension devant les gringos se baladant avec leur engin autour du cou. Mais voilà ci-dessous, après un grand nombre d’heures de travail voilà donc mon petit montage.

Le dossier de candidature nécessitait également l’écriture d’un texte suscitant l’envie de voyage en anglais, que je vous avez déjà partagé il y a quelques jours. Voir le dossier de candidature complet.

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Voir sur le site de SWISS Explorer

Qu’est-ce un voyageur ?

Déjà plus d’un mois que j’ai quitté l’Asie. En Argentine, à nouveau immergé dans une culture occidentale, sur laquelle je reviendrai probablement dans un prochain billet, l’enchantement de l’Asie ne cesse de raisonner dans ma tête. Les réflexions de voyages ont laissé naturellement place à d’autres pensées plus personnelle, mais suffisamment générales pour que je souhaite vous les partager ci-dessous.

mapProbablement que tranquillement assis derrière votre bureau et enfermé dans votre routine quotidienne, vous enviez le voyageur, cet être nomade, sans attaches ni obligations. Vous imaginez sa vie comme douce et facile… peut-être. Un voyageur c’est avant tout une personne proactive[1] qui a décidé de partir parce qu’elle en avait l’envie et qui s’en est donné les moyens. C’est un choix — non une chance — qui est à la portée de chacun qui souhaite le faire.[2]

Une fois sur la route, le voyageur est cependant amené à faire des choix en permanence. Le voyageur a parfois les doutes sur la suite de son chemin. Il doit créer lui-même ses prochaines opportunités. Bien sûr, celles-ci sont souvent là, à portée de sourire et d’un échange avec d’autres personnes ou d’une confirmation de réservation. Tout cela se transformera très probablement en nouvelles belles expériences. Les choix sont omniprésents. Le voyageur doit constamment se mettre hors de l’équilibre pour continuer son chemin vers des lieux inconnus, ceux-ci ne viennent pas à lui, pas plus que l’exotisme d’un voyage n’atteindra votre chaise de bureau, sauf par l’intermédiaire blafard de votre écran d’ordinateur.

Au travers de ses choix, le voyageur apprend à lâcher prise sur son environnement qui change en continu. Il se rend compte de tout ce qui ne dépend pas de lui et ne prend pas la peine de se laisser affecter par les évènements ou situations qui ne méritent pas d’être considérés. Tout au plus il en prend note. Il tente de rester proactif et adapte sa manière d’être pour profiter de tout ce qui est à sa portée et il se sent rapidement chez lui à peu près n’importe où.

Ce constant changement apporte un nombre fou de merveilleuses rencontres et d’incroyables découvertes. Pourtant en même temps, il apporte son lot de doutes et d’incertitudes. L’absence de repères durables, comme dans votre vie rythmée par les habitudes, est parfois troublante et déstabilisante. Les seuls accroches du voyageur sont ses racines et ses amis de longue date, mais ceux-ci, peut-être trop perdus dans leur routine et croyant que le voyage suffit à notre voyageur ou jaloux de lui, ne prennent pas la peine de lui répondre ou lui rappeler qu’ils sont là et qu’ils pensent à lui même si loin. Le voyageur même encerclé de possibilités, d’amis et de nouvelles rencontres peut se sentir parfois seul et perdu.

Chaque étape est un nouveau début. Le voyageur doit quitter ses habitudes, ses repères et ses nouveaux amis. À chaque pas, il réapprend à dire au revoir aux gens extraordinaires rencontrés au hasard de la route. Le voyage s’est aussi une suite d’adieux.

Le voyageur voyage. Il doit rester proactif pour avancer, faire des choix… savoir partir, savoir dire au revoir. Parfois le voyageur souhaiterait bien qu’on lui donne sa prochaine destination, qu’on le prenne par la main pour l’y emmener, qu’on vienne le chercher. Et parfois, le voyageur ne sait pas dire au revoir parce qu’il sait qu’il pourrait rester ou changer sa direction et que l’instant présent est éphémère. Mais le voyageur n’oublie pas que ce sont ses choix qui l’ont amenés ici et grâce à eux il a pu vivre une foule d’aventures.

 

Photo : CC-BY Alexander Baxevanis (Flickr)

[1] Dans le sens de ne pas se laisser simplement influencer sans réaction aux stimulations extérieures, comme le définit l’excellent S. Covey dans son livre Les Sept Habitudes des gens efficaces.
  [2] La vraie chance, c’est d’avoir grandi en Suisse, d’avoir toujours eu à manger, un toit, une famille, d’avoir pu étudier, et aussi de pouvoir faire confiance aux institutions politiques pour la garantie de la stabilité économique et des opportunités de travails à mon retour.

Bye bye Népal…

Après trois mois à te visiter, à aller à la rencontre de tes habitants si chaleureux et à découvrir tes merveilleux paysages, il est temps de passer à une nouvelle étape de mon voyage.

C’est très ému que j’ai attaché ma ceinture sur le tarmac de Katmandou. Depuis mon siège, je profite encore rapidement d’écrire des messages d’aurevoir. J’échange même quelques mots avec Milan au téléphone juste avant le décollage. Le mélange de joie et de tristesse qui m’envahit me laisse échapper quelques larmes. Cette première partie de voyage m’a déjà apporté tant d’aventures et surtout tant de belles amitiés. Je n’oublierai pas de si tôt le sourire rayonnant de Pradibna qui m’a accueilli dans sa famille pour le Dashain, ni les instants passé avec les enfants à la maison AAN, ni les incroyables moments passé avec d’autres voyageurs.

Merci, Denebad, Thank you.

La suite des aventures au Myanmar, au prochain épisode.

Des Annapurnas au Mustang

Muktinath. Vingtième jour de trek, environ 300 kilomètres et plus 18’000 mètres de dénivelé positifs avalés. Les organismes sont fatigués, mais la tête est sereine et les souvenirs des magnifiques paysages remplissent nos esprits. Je retrace mentalement les chemins empruntés. À chaque instant nos efforts étaient récompensés par la découverte d’un point de vue qui semblait encore plus beau que le précédent.

Notre randonnée débute dans une végétation luxuriante. Les bananiers et les bambous verdoyants bordent les chemins. Les arbres touffus recouvrent tel de la mousse les sommets voisins jusqu’à leur cime. Au fur est à mesure de notre balade autour des Annapurna, les feuillus se parsèment et font gentillement place aux différents conifères plus adaptés aux rigueurs de la montagne. Au détour d’un changement de direction de la vallée principale, les transformations végétations se font encore plus rapides. Les paysages, désormais garnit de pins, d’herbe rase et de petits cours d’eau paisibles, ont des allures d’un Derborence d’avant l’éboulement. Au-dessus de nous, immaculées et dominatrices les cîmes Himalayennes enneigées nous observent, sans changer de visage, durant plusieurs jours. Alors que l’altitude a tranquillement raison des derniers arbres, une toundra alpine aux couleurs rouge ocres sur fond d’herbes sèches prend le relais. Lorsque celle-ci se meurt également, la variété des formes géologiques continuent le spectacle pour notre plus grand plaisir. Après avoir quitté la plaine glacière, notre chemin se fraie un bien minuscule passage dans l’immensités de pyramides creusées par l’érosion au milieu des moraines. Formées d’un amoncellement de petites pierres sur des centaines de mètre de dénivelé, en équilibre instable celle-ci se jouent temporairement de la gravitation. Plus haut encore, lors de notre ascension jusqu’au lac Tilchio, la neige déroule son tapis blanc pour nous accompagner. Le lac Tilichio d’un bleu profond dévore tranquillement un petit glacier se brisant en séracs d’un sommet environnant.

Durant quatre jours, les paysages minéraux nous amènent ensuite jusqu’au Thorung La Pass à 5416 mètres. Celui-ci nous permet de rejoindre le Mustang où les phénomènes de fœhn sont si prononcés, qu’une fois au sommet de ce col, un désert aux milles variations de jaunes, bruns et d’ocres s’offre à nous. Dans le Mustang, taillé patiemment par l’érosion, l’absence de végétation efface toutes les échelles de grandeur. Seul de petits villages disséminés au grès du chemin donnent une taille à ce royaume minéral. Les Chortens et les drapeaux de prières tibétains ajoutent leurs touches de couleurs à cette immensité de roches rouges, oranges, grises.

Tant de variations en si peu de distance et si peu de jours, les Himalayas nous en ont mis plein les yeux et éclaircit nos pensées. J’en suis sûr, nous reviendrons et pas seulement pour les montagnes.

« Les seules pensées zen que vous puissiez trouver en haut d’une montagne sont celles que vous avez apportées avec vous. » Robert M. Pirsig

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My life at the AAN Children’s home

Lire ce billet en français

Times flies so fast. I have already been volonteering for one month in Pokhara at the Annapurna Association (AAN) Children’s Home. The biggest reward for the time I have spend with the kids is their smiles and happiness. They welcomed me very friendly in their home and I thank them all for that.

The AAN Children’s home, located in Lakeside, is managed by Milan and Cita. Milan is the father of the 25 kids living or depending on this orphanage. He is doing an incredible work to give them the best conditions of life and the greatest opportunities for their future. Cita, whose dal bath is probably the best in Nepal, cooks and takes care of all the kids. In the nearby garden, Tika grows the vegetables for the curry.

The life starts a bit earlier than the sunrise in the house. As soon as the kids wake up, they start to work for their homeworks. As result, in the morning many voices repeating the daily homeworks emerge from the children’s home like prayers. As volunteers we have helped the kids in the different school topics. I helped especially some of the kids in science, math and physics. A bit before nine, the kids get their morning dal bath and then start to prepare themselves for school. The shoes are shinned, the uniforms prepared, the ties tied… and finally around nine thirty, the school bus picks up the kids. Around five, at their return form school, the kids take rest and some snacks, before reading again their homeworks until the evening dal bath. This program is, with the exception of festivals or political strikes, repeated six days a week: the only free day being Saturday.

With the help of some generous donors, I was able to install a computer corner for the kids with six laptops. Recalling the famous quotes of Jimmy Wales, Internet entrepreneur and co-foundator of Wikipedia: « Imagine a world in which every single person on the planet is given free access to the sum of all human knowledge. That’s what we’re doing. »1.
I put a copy of Wikipedia for School on every computers. This special version of Wikipedia is meant for offline computers and was carefully checked and selected by SOS Children. It contains more than 6’000 articles and 50’000 pictures. The kids liked it immediately since it is such a great source of knowledge for them. Thanks to all the contributors to this project and to Wikipedia without whom this would have not been possible. Some of the computers run on a GNU/Linux distribution called Ubuntu,2. I therefore took some time to explain the basic idea of Free Software and of this free encyclopedia. The smaller kids also had a short introduction to the nice GCompris Suite, which they have already adopted.

On a more manual side, with two other volunteers, we have build a tomato greenhouse in the orphanage’s garden. Is has been very funny to work with an Italian and a French-American under the supervision of a Nepali. Finally, our bamboo structure was even designed like « Swiss-Chalet ». Hopefully, in some month the first tomatoes will come out of it.

After one month walking always in the same streets and taking some habits, I also became part of the city: the barber, the fruit seller, the shopkeeper and the all the brother’s hotel boys greet with large smiles. In conclusion, I can tell that this month was very relaxing and rewarding. I thanks a lot Milan for his great kindness and for all what he is doing for these kids and Cita for preparing us nice teas and delicious dal bath. Thank you, Denebad, Merci to all the kids, Milan, Cita, Tika, the other volunteers and the people around the world supporting the Annapurna Association.

1. Wikiquote, Jimmy Wales
2. Not all to let the kids be more familiar with different operating systems and office suites, instead of making them slaves of a given interface. (see François Elie, « Quelle école pour la société de l’information ? Program or be programmed ? »)

 

Ma vie à la maison des enfants AAN

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Le temps passe si vite. Voilà déjà un mois passé à Pokhara comme bénévole à la maison des enfants de l’Association Annapurna (AAN). La plus grande récompense pour le temps passé avec les enfants est à coup sûr leurs sourires et leur joie de vivre. Je les remercie tous pour l’accueil très chaleureux dans leur maison.
Située à Lakeside, la maison des enfants de AAN est gérée par Milan et Cita. Milan prend le rôle du père des 25 enfants vivants ou dépendant de l’orphelinat. Il fait un travail incroyable pour leur donner les meilleures conditions de vive et les plus grandes chances pour leur futur. Cita, dont le dal bath est probablement le meilleur du Népal, cuisine et prend soin de tous ces enfants. Dans le jardin à proximité, Tika fait pousser divers légumes pour le curry.

La vie dans la maison commence un peu avant le lever du soleil. Au réveil, les enfants commencent à travailler pour leurs devoirs. Le matin les voix répétant les leçon émergent de la maison tels des prières. En tant que bénévole, nous avons aider les enfants dans les différents sujets. J’ai aidé les enfants principalement en science, math et physique. Un peu avant neuf heure, les enfants prennent leur dal bath matinal et se préparent pour l’école. Les chaussures sont cirées, les uniformes préparés, les cravates nouées pour le passage du bus scolaire au environ de neuf heure trente. À leur retour de l’école vers cinq heure, les enfants prennent une pause et un snack avant de reprendre l’étude jusqu’au dal bath du soir. Ce programme est, à l’exception des jours de festivals ou de grèves politiques, répété six jours par semaine, le seul jour libre étant le samedi.

Grâce à plusieurs généreux donateurs, j’ai pu installé un coin informatique pour les enfants avec six ordinateurs portables. Me souvenant de la fameuse citation de Jimmy Wales, entrepreneur et co-fondateur de Wikipédia: « Imaginez un monde dans lequel chacun puisse avoir partout sur la planète libre accès à la somme de toutes les connaissances humaines. C’est ce que nous sommes en train de faire. » 1. J’ai copié de Wikipedia for School sur chacune des machines. Cette version spéciale de Wikipédia est prévue pour les ordinateurs sans réseaux et a été soigneusement vérifiée et sélectionnée par SOS Children. Elle contient plus de 6’000 articles et 50’000 images. Les enfants l’ont adorée tout de suite car c’est une riche source incroyable de connaissances. Merci à tous les contributeurs de ce projet et de Wikipédia sans qui cela n’aurait pas été possible. Certains des ordinateurs tournent sous une distribution GNU/Linux appelée Ubuntu,2. j’ai donc pris un peu de temps pour expliquer les principes de bases des logiciels libres et de cette encyclopédie libre. Les plus petits ont eu droit à une introduction à la suite GCompris, qu’ils ont déjà adoptée.

Sur un plan plus manuel, à l’aide de deux autres bénévoles, nous avons fabriqué une serre pour les tomates dans le jardin de l’orphelinat. Ce fût très drôle de travailler avec un italien, un français-américain sous la supervision d’un népalais. Finalement, notre structure en bambous a été conçue selon le principe des chalets suisses. Espérons que tout prochainement sortiront les premières tomates de cette serre.

Après un mois à passer par les mêmes coins et prenant mes habitudes, je fais désormais partie de la ville: le barbier, la vendeuse de fruit, le tenancier du magasin et les « brother » de l’hôtel me saluent tous de leur plus grand sourire. En conclusion, je peux dire que ce mois a été très relaxant et très enrichissant. Je remercie chaleureusement Milan pour la grande générosité et pour tout ce qu’il fait pour les enfants et Cita pour la préparation du thé et des délicieux dal bath. Merci, Denebad, Thank you à tous les enfants, Milan, Cita, Tika, les autres bénévoles et tous les gens autour du monde qui soutiennent l’Association Annapurna.

1. Wikiquotes, Jimmy Wales
2. Pas tous pour que les enfants deviennent familiers avec d’autres systèmes d’exploitations et suites bureautiques, plutôt que d’en faire des esclaves d’une interface particulière (cf. François Elie, « Quelle école pour la société de l’information ? Program or be programmed ? »)

Scènes de vie à Pokhara

La première activité matinale pour une partie de la population népalaise est de se rendre à un point d’eau pour remplir leurs bidons, jarres ou bouteilles en plastique. Pendant ce temps, les boutiques ouvrent leur unique store et la marchandise est exposée à même le trottoir. Bordant chaque rues et ruelles ces échoppes semblent toutes désespérément vendre les même articles enrobés dans des emballages plastiques multicolores. Ces derniers une fois ouverts décorent tristement les environs des routes, des chemins et des cours d’eau. Au milieu des marchands, un petit café constitué d’une sorte de minuscule garage modestement fourni de quelques tables, chaises et de bancs fait, comme tous les matins, son plein de clients. Les gens y boivent calmement leur thé chai.

Plus tard dans la journée, il n’est pas rare de voir les gens simplement assis ici ou là attendant que quelque chose se passe : qu’un client achète quelque chose, qu’un touriste prenne un taxi ou simplement que les heures passent. Aucune une lueur d’ennuis n’est décelable sur les visages. On y verra juste de la tranquillité ou un sourir accompagné d’un « hello » ou « namaste » aux occidentaux passant par là. Parfois, un carambole ou un « Hâte-toi lentement » animent la journée d’un petit groupe. Au hasard de mes déplacements, j’aperçois, devant une pharmacie, un attroupement. Curieux, je jette un œil au centre du groupe pour me rendre compte que tout simplement une partie d’échec s’y déroule.

La tranquillité des gens et leur amabilité rendent la vie ici et très agréable même si toutes les commodités auxquels nous sommes habitués dans nos pays ne fonctionnent pas, ou n’existe pas encore. La modernité au Népal s’exprime par trois choses : les claxons incessants, les plastiques omniprésents et surtout les téléphones portables. Tout le monde a son téléphone,1 on ne sera donc pas trop étonné de voir une personne vendant quelques pomme-de-terres étalées à terre sur un bout de sac de jute pianoter sur son combiné attendant patiemment un client. D’un autre côté, plein d’autres aspect de la vie sont encore très rudimentaires. Au bord du lac Fewa on assiste ainsi au lavage des vêtements d’une large classe de la population. Le long des routes depuis Kathmandou, il n’était pas rare non plus de voir les gens se laver à un simple robinet devant leur maison. Bien que des transports locaux par des microbus existent, le moyen de transport le plus utilisé est la marche.

De nuit, au grès des coupures de courant, la lumière blafarde d’une simple bougie éclaire les moins fortunés. Pour les autres, les craquettements des criquets sont couverts par les ronronnements mécaniques d’une génératrice produisant l’électricité nécessaire à l’éclairage. Les signes d’un coupure de courant ne sont ainsi au premier abords pas si évident, mais au fur et à mesure des jours, nous reconnaissons les zones habituellement éclairées. En l’absence de tout éclairage public nous, occidentaux, passons pour des gens étranges avec nos lampes frontales.

Note : Vous pouvez suivre et regarder mes autres photos sur Flickr directement.

Album Flickr

1. Enfin presque, le taux de pénération est d’environ 65%.

De mon 3.5 pièces à mon sac de 70l…

Mes cartonsMême si j’apparais aux autres voyageurs tranquillement assis à ma porte d’embarquement à pianoter sur mon clavier d’ordinateurs, mes pensées vont dans tous les sens. Je pense à vous tous que je connais en Suisse et ailleurs ! La nostalgie de tous les bons moments partagés avec vous, tout particulièrement ces derniers mois avant mon départ  m’envahit. Je réalise que j’ai bel et bien quitté mes proches et mes amis, mon trois pièces et demi et que j’ai emballé mes quelques affaires dans des boîtes en carton. Mon chez-moi pour les prochains sera les routes du monde accompagné de mon sac à dos.

A l’instant, l’excitation, mais aussi l’appréhension de l’inconnu m’assaillent sans cesse. Que vais découvrir ? Qui vais-je rencontrer ? Pourquoi ai-je pris le contre-pas de partir globe-trotter ? Ne sachant quoi répondre pour l’instant, je vous laisse Mon sacavec cette citation qui semble me correspondre :

A lot of us first aspired to far-ranging travel and exotic adventure early in our teens; these ambitions are, in fact, adolescent in nature, which I find an inspiring idea… Thus, when we allow ourselves to imagine as we once did, we know, with a sudden jarring clarity, that if we don’t go right now; we’re never going to do it. And we’ll be haunted by our unrealized dreams and know that we have sinned against ourselves gravely.

Tim Cahil, « Exotic places made me do it »