Déjà plus d’un mois que j’ai quitté l’Asie. En Argentine, à nouveau immergé dans une culture occidentale, sur laquelle je reviendrai probablement dans un prochain billet, l’enchantement de l’Asie ne cesse de raisonner dans ma tête. Les réflexions de voyages ont laissé naturellement place à d’autres pensées plus personnelle, mais suffisamment générales pour que je souhaite vous les partager ci-dessous.
Probablement que tranquillement assis derrière votre bureau et enfermé dans votre routine quotidienne, vous enviez le voyageur, cet être nomade, sans attaches ni obligations. Vous imaginez sa vie comme douce et facile… peut-être. Un voyageur c’est avant tout une personne proactive[1] qui a décidé de partir parce qu’elle en avait l’envie et qui s’en est donné les moyens. C’est un choix — non une chance — qui est à la portée de chacun qui souhaite le faire.[2]
Une fois sur la route, le voyageur est cependant amené à faire des choix en permanence. Le voyageur a parfois les doutes sur la suite de son chemin. Il doit créer lui-même ses prochaines opportunités. Bien sûr, celles-ci sont souvent là, à portée de sourire et d’un échange avec d’autres personnes ou d’une confirmation de réservation. Tout cela se transformera très probablement en nouvelles belles expériences. Les choix sont omniprésents. Le voyageur doit constamment se mettre hors de l’équilibre pour continuer son chemin vers des lieux inconnus, ceux-ci ne viennent pas à lui, pas plus que l’exotisme d’un voyage n’atteindra votre chaise de bureau, sauf par l’intermédiaire blafard de votre écran d’ordinateur.
Au travers de ses choix, le voyageur apprend à lâcher prise sur son environnement qui change en continu. Il se rend compte de tout ce qui ne dépend pas de lui et ne prend pas la peine de se laisser affecter par les évènements ou situations qui ne méritent pas d’être considérés. Tout au plus il en prend note. Il tente de rester proactif et adapte sa manière d’être pour profiter de tout ce qui est à sa portée et il se sent rapidement chez lui à peu près n’importe où.
Ce constant changement apporte un nombre fou de merveilleuses rencontres et d’incroyables découvertes. Pourtant en même temps, il apporte son lot de doutes et d’incertitudes. L’absence de repères durables, comme dans votre vie rythmée par les habitudes, est parfois troublante et déstabilisante. Les seuls accroches du voyageur sont ses racines et ses amis de longue date, mais ceux-ci, peut-être trop perdus dans leur routine et croyant que le voyage suffit à notre voyageur ou jaloux de lui, ne prennent pas la peine de lui répondre ou lui rappeler qu’ils sont là et qu’ils pensent à lui même si loin. Le voyageur même encerclé de possibilités, d’amis et de nouvelles rencontres peut se sentir parfois seul et perdu.
Chaque étape est un nouveau début. Le voyageur doit quitter ses habitudes, ses repères et ses nouveaux amis. À chaque pas, il réapprend à dire au revoir aux gens extraordinaires rencontrés au hasard de la route. Le voyage s’est aussi une suite d’adieux.
Le voyageur voyage. Il doit rester proactif pour avancer, faire des choix… savoir partir, savoir dire au revoir. Parfois le voyageur souhaiterait bien qu’on lui donne sa prochaine destination, qu’on le prenne par la main pour l’y emmener, qu’on vienne le chercher. Et parfois, le voyageur ne sait pas dire au revoir parce qu’il sait qu’il pourrait rester ou changer sa direction et que l’instant présent est éphémère. Mais le voyageur n’oublie pas que ce sont ses choix qui l’ont amenés ici et grâce à eux il a pu vivre une foule d’aventures.
Photo : CC-BY Alexander Baxevanis (Flickr)
[1] Dans le sens de ne pas se laisser simplement influencer sans réaction aux stimulations extérieures, comme le définit l’excellent S. Covey dans son livre Les Sept Habitudes des gens efficaces.
[2] La vraie chance, c’est d’avoir grandi en Suisse, d’avoir toujours eu à manger, un toit, une famille, d’avoir pu étudier, et aussi de pouvoir faire confiance aux institutions politiques pour la garantie de la stabilité économique et des opportunités de travails à mon retour.
beaux questionnements et un peu de nostalgie…
J’aimeJ’aime
C’est totalement cela.
En voyage, parfois, on a la nostalgie de notre routine, de notre sécurité, de nos habitudes, de notre famille et amis… Mais en se rappelant qu’ils seront toujours présents au retour, prêts à nous accueillir et reprendre le rhytme de la vie normale.
Alors, sachant cela, on arrive à trouver un peu d’énergie pour poursuivre notre voyage qui s’achèvera bien assez vite pour faire place à la vie … normale.
Prends ton temps, et profites-en bien! Je sais que les pays plus au nord comme le Pérou et la Bolivie sauront t’enchanter comme l’a fait l’Asie. En tout cas, je te le souhaite.
xxxx
J’aimeJ’aime
correction… « Mais en sachant qu’ils seront toujours présents au retour……… on se console ».
J’aimeJ’aime
Mon gogo Gadget , le seul et l’unique Gogo a tout avoir sur lui ! déjà 4mois que nous nous sommes rencontres a Kalaw en pleine nuit congeles par les zéro degrés Birmans…. Quel beau récit tu écris la sur le voyage …! Me fait penser a mon petit carnet de voyage ou je me décrit comme un papillon Nomade 🙂
Pas toujours évident! tu peux le remarquer en Lisant la première page de ton carnet 🙂
Gros bisous jespere de tout coeur te revoir bientôt !!!!!!!!
J’aimeJ’aime